Acheter, pour des responsables en entreprise n’est pas une chose aisée. En effet, il y a nécessité de posséder une information sûre et d’actualité avant de procéder à la commande. La digitalisation de l’offre et sa mise en ligne facilitent grandement la fonction « achat » en apportant les élément nécessaires. Dans cet articles, vous trouverez quelques éléments de réflexion sur cette question cruciale.

 

Il est vrai que les services achats des entreprises avaient un peu tendance à passer au second plan, vis à vis des bureaux de recherche et de développement ou encore, des secteurs stratégiques de l’entreprise. Pourtant, les modifications de l’économie mondiale depuis une cinquantaine d’années ont amené sur le devant de la scène, la fonction achat. On s’est rendu compte que la concurrence entre les pays producteurs s’est faite de plus en plus féroce. Pour trouver de nouveaux moyens d’accroître leur marge, les sociétés ont dû faire appel à de nouveaux leviers. En effet, il était impossible de continuer à augmenter les prix sans se trouver confronté à une très vive concurrence, en particulier de pays où la main d’oeuvre est moins chère. Les services achats sont donc devenus un moyen d’augmenter la rentabilité des entreprises en faisant pression sur les prix de leurs fournisseurs. On le comprend facilement : si les entreprises achètent moins cher et qu’elles vendent au même prix, leurs bénéfices vont automatiquement augmenter. C’est dire l’importance de se pencher sur la question des achats, sachant que pour les entreprises d’Europe, le coût de leur approvisionnement représente environ 50 à 60 % de leur chiffre d’affaire total.

Il est peut-être dommage d’avoir réduit les acheteurs au seul rôle de « négociateurs de prix bas » qui se retrouvent juste à l’extrémité du processus de commande, avec un rôle parfois mineur. Le terme « cost- killer » a fait le tour du monde mais ne représente qu’imparfaitement la réalité de ce métier très pointu.

 

La fonction achat est donc revenue, peu à peu, sur le devant de la scène car on comprenait son intérêt véritablement stratégique. On peut citer comme exemple le monde de la petite papeterie traditionnelle qui a énormément évolué pour aboutir à la création de véritables réseaux entre les pays. Les services « achat » ont su en profiter en apprenant à mettre en concurrence les différents fournisseurs. Les dirigeants des entreprises ont alors compris l’intérêt majeur du gain en productivité que représentait leur service « achat ».

 

La fonction « achat » se retrouve au centre d’un ensemble de partenaires variés Il serait absurde de réduire le rôle de l’acheteur a un simple négociateur de prix bas. En effet, les nécessités d’aujourd’hui amènent les salariés de la fonction achat à relever de nombreuses enjeux. Ils ont l’obligation de faire les bons choix et pas seulement en fonction du prix.

La technologie évolue tellement vite qu’on ne peut acheter aujourd’hui, sans prendre en compte la notion d’innovation. Il ne s’agit plus de réagir aux propositions reçues mais d’être en mesure de piloter véritablement les demandes faites aux différents fournisseurs.

En résumé, acheter ne peut se réduire à trouver les conditions financières les plus favorables mais doit prendre impérativement en compte la notion de qualité.

 

On est donc dans une perspective stratégique par rapport aux différents fournisseurs. Il arrive que ceux-ci, comme on le dit, « mènent la danse » : c’est-à-dire que c’est eux qui imposent le rythme de l’évolution technologique. Or, on constate que cette situation n’est pas acceptable à long terme pour le donneur d’ordres car elle introduit un biais de dépendance. Il est nécessaire de développer une tactique globale quant aux achats. Si on prend un exemple précis comme le consulting, le service achat pourra peser dans le choix du prestataire en prenant en compte les véritables besoins puis, établir une politique de concurrence juste en contactant différents prestataires. On peut donc affirmer que le service achat est un lien incontournable entre les différents acteurs du projet mis en œuvre. Il a un rôle concret de mise en sécurité de l’ensemble du processus.

 

On comprend donc que la fonction achat ne peut se réduire, évidemment, à la seule notion de commande mais qu’elle doit être au cœur d’un réseau de communication entre les besoins de l’entreprise et les fournisseurs. Comme nous l’avons dit, aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement de faire baisser les prix d’achat auprès des fournisseurs mais aussi, de savoir bien choisir pour acheter correctement.

Évidemment, il y aura des résistances car on ne peut modifier une culture d’entreprise généralement répandue et qui consiste à vouloir toujours acheter moins cher.

 

EL ATTARI Abdelilah

Expert en Transformation digitale

E-solution